1.      Introduction

Le Forum Forestier Africain (AFF) est une organisation non gouvernementale panafricaine dont le siège est à Nairobi, au Kenya. C’est une association d’individus qui partagent la quête et l’engagement pour la gestion durable, l’utilisation et la conservation des ressources forestières et arboricoles de l’Afrique pour le bien-être socio-économique de ses populations et pour la stabilité et l’amélioration de son environnement. L’objectif du Forum est de fournir une plateforme et de créer un environnement propice à l’analyse indépendante et objective, au plaidoyer et au conseil sur les questions politiques et techniques pertinentes relatives à la gestion durable, l’utilisation et la conservation des ressources forestières et arboricoles de l’Afrique dans le cadre des efforts de réduction de la pauvreté, de promotion de l’égalité entre genre et du développement économique et social. A travers tous ses programmes et activités, le Forum cherche à promouvoir l’autonomisation de tous les groupes marginalisés, en particulier les femmes et les jeunes dont la représentation, les priorités et les besoins sont rarement pris en compte de manière adéquate dans le secteur forestier.

AFF a obtenu un financement de l’Agence Suédoise de Développement International (Asdi) pour mettre en œuvre le projet intitulé “Renforcement de la gestion et de l’utilisation des écosystèmes forestiers pour le développement durable en Afrique“. L’objectif global du projet est “de générer et de partager des connaissances et des informations par le biais de partenariats de manière à fournir des éléments pour les options politiques et décisionnelles et le renforcement des capacités, pour une gestion forestière améliorée qui répond mieux aux besoins d’éradication de la pauvreté et à la protection de l’environnement en Afrique. L’un des principaux objectifs du projet est de renforcer la capacité des principales parties prenantes à gérer durablement les ressources forestières de manière à améliorer l’offre de biens et de services écosystémiques, notamment par des approches et des technologies qui augmentent l’efficacité de l’utilisation des ressources forestières et arboricoles.

Cet objectif est fondé sur le fait que les forêts africaines couvrent plus de 624 millions d’hectares, soit 20,6 % du continent, avec divers types forestiers, notamment les forêts humides du bassin du Congo, les forêts guinéennes, les forêts côtières, les forêts afromontagnardes et de nombreux autres types de zones boisées, se caractérisant par une richesse exceptionnelle en termes de biodiversité, d’une grande importance écologique et économique. Ces forêts fournissent des biens et services précieux aux communautés qui en dépendent.  Les ménages, aussi bien ruraux qu’urbains sont fortement tributaires des produits forestiers ligneux et non ligneux qui contribuent considérablement aux économies locales et nationales. Toutefois, ces forêts et zones boisées sont menacées par la déforestation et la dégradation des forêts, qui ont un impact sur le couvert forestier et entraînent donc leur déclin général. L’extraction du bois est l’un des principaux moteurs directs de la déforestation et de la dégradation des forêts. L’industrie du bois en Afrique se caractérise par une exploitation informelle et à petite échelle. L’informalité, souvent mêlée à l’illégalité, empêche l’accès aux moyens techniques et financiers, limitant le potentiel de développement de la chaîne de valeur. Il en résulte que les produits du bois ne constituent pas une alternative suffisamment rentable aux pratiques non durables sur le plan environnemental. Par conséquent, les produits du bois africains ne peuvent pas compétitifs sur les marchés internationaux en raison de ces processus de production inefficaces. En outre, l’industrie de transformation du bois se caractérise par un faible niveau de transformation utilisant des équipements anciens et obsolètes, un système médiocre d’exploitation et de transport du bois rond, ainsi qu’une infrastructure commerciale et de marché peu développée. La combinaison de tous ces éléments conduit à une faible performance du sous-secteur de la transformation du bois et à de faibles rendements de vente de produits.

De plus en plus, il y a des inquiétudes sur comment le continent pourrait répondre à une demande croissante de produits forestiers due à la croissance démographique en général et à l’urbanisation rapide en particulier, tout en gérant ses ressources forestières de manière durable. Il est donc nécessaire d’améliorer l’efficacité des processus de production du bois par une meilleure productivité qui pourrait réduire le gaspillage des ressources,  diminuer les impacts environnementaux négatifs et limiter les importations de produits forestiers transformés.

C’est dans ce contexte que AFF cherche à entreprendre des études sur l’efficacité des chaînes de valeur du bois de scierie dans différents types de forêts sur le continent afin de mieux comprendre l’état de l’industrie du bois scié et le commerce des produits de bois de scierie en Afrique, dans le but d’orienter la conception de stratégies pour l’amélioration du sous-secteur ainsi que la production durable de bois rond industriel.

Pour son plan de travail annuel 2021, AFF prévoit de mener des études dans six pays africains pour évaluer la chaîne de valeur du bois de scierie, dans le but d’améliorer leur efficacité au niveau des différents maillons, y compris les besoins de renforcement des capacités nécessaires pour les acteurs clés de la chaîne de valeur. C’est dans ce cadre que AFF recrute un expert national en République centrafricaine pour entreprendre l’étude ci-dessus décrite dans le pays.

  1. Objectif du travail

Entreprendre des études sur les approches, les technologies et autres moyens d’accroître l’efficacité des chaînes de valeur du bois de scierie en République Centrafricaine.

Tâches spécifiques

  • Faire une cartographie de la chaîne de valeur depuis la production de la matière première du bois rond industriel, en passant par la récolte/coupe, la transformation, le séchage, jusqu’à la vente des produits bois sciés provenant de forêts sélectionnées, y compris l’identification des acteurs à différents niveaux de la chaîne de valeur ;
  • Analyser la performance des différentes opérations de la chaîne de valeur, y compris la récolte/coupe, le transport du bois, les opérations de scierie, le tri et le séchage du bois de scierie, la commercialisation du bois de scierie, en détaillant les flux de produits, la productivité, les technologies utilisées et les coûts de transaction à chaque étape, de la coupe à la vente du bois de scierie ;
  • Évaluer la disponibilité du bois rond industriel et les moyens de l’adapter à la demande de bois de scierie sur une base durable ;
  • Identifier les structures de gouvernance à chaque niveau de la chaîne de valeur du bois de scierie, comment elles fonctionnent et comment elles peuvent être rendues plus efficaces.
  • Explorer d’autres facteurs et approches déterminants au niveaux institutionnels, financiers, politiques, et autres, qui limitent l’efficacité et/ou pourraient être utilisés pour accroître la performance à différents niveaux des chaînes de valeur des produits de bois de scierie;
  • Sur la base des résultats, des points (a) à (e), proposer des recommandations pour améliorer la chaîne de valeur du bois de scierie d’une manière qui soit inclusive sur le plan économique, environnemental, social et du genre.

     3. Livrables attendus

Pour létude, les livrables attendus sont les suivants :

  • Un rapport technique d’environ 40 pages, références bibliographiques et annexes exclues;
  • Une note de synthèse politique, une fiche d’information et un article de journal, tous à finaliser en collaboration avec le personnel du Secrétariat de AFF.
  1. Qualifications et compétences minimales
  • Avoir au moins un Master en foresterie, en science du bois, en technologie du bois ou en gestion des ressources naturelles, avec une expérience en gestion forestière et en commercialisation des produits forestiers ; un doctorat sera un avantage supplémentaire ;
  • Avoir une expérience avérée dans l’analyse, la gestion et le développement de la chaîne de valeur des produits forestiers ;
  • Avoir écrit au moins un chapitre de livre, et/ou publié des articles de journaux à comité de lecture ;
  • Avoir d’excellentes compétences en communication écrite et orale en anglais et/ou en français.

      5. Durée de la mission

Les tâches prévues dans les TdRs correspondent à une charge de travail de trois mois, débutant le 30 Août 2021 et s’étalant sur une période de quatre mois. Le consultant travaillera depuis son lieu de résidence habituel mais sera en étroite consultation avec le personnel du Secrétariat du Forum, tout en respectant un calendrier de soumission des livrables convenu.

  1. Comment postuler

Veuillez envoyer un courriel, en indiquant dans la ligne objet, le titre et le numéro de la présente consultation, et joindre une proposition contenant :

  • Une lettre de motivation indiquant comment vous remplissez les exigences de qualification et d’expérience ci-dessus ;
  • Une note méthodologique détaillée, de 3 pages maximum, expliquant clairement comment vous comptez entreprendre les différentes tâches énumérées ci-dessus (au moins une demi-page pour chaque tâche) ;
  • Une matrice de données répertoriant les besoins en informations pour les domaines de résultats clés, et pour chaque résultat clé, les sources de données ;
  • Un projet de plan de travail (indiquant pour chaque livrable et chaque résultat clé les semaines de travail correspondantes) ;
  • Une table des matières provisoire avec le nombre de pages correspondant ;
  • Un CV mis à jour.

Veuillez envoyer votre candidature, en indiquant l’objet : “Services de consultance No 01-1.2.2.1 AFF – Évaluation des chaînes de valeur du bois de scierie en République Centrafricaine”etpar courriel à :  d.mutta@cgiar.org, d.dayamba@cgiar.org et m.ojoyi@cgiar.org, avec copie à exec.sec@afforum.org

La date limite d’envoi des candidatures est fixée au 27 Août 2021. Seuls les candidats retenus seront contactés.

Services de consultance: Évaluation des chaînes de valeur du bois de scierie en République Centrafricaine