La déforestation et la dégradation des forêts provoquent actuellement un déclin rapide du couvert forestier sur le continent africain. Entre 2010 et 2020, l’Afrique a enregistré un taux annuel de perte nette de forêts le plus élevé au monde avec 3,9 millions d’hectares (FAO, 2020). Les émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts représentent environ 20% du total mondial des GES émis chaque année, soit la seconde source d’émission de GES après les énergies fossiles (GIEC, 2001) ainsi donc, l’arrêt de la déforestation ou tout au moins le ralentissement de son rythme aurait un impact évident sur le réchauffement du climat mondial. C’est tout le sens du mécanisme REDD+ dans le cadre des négociations climat pour « les Pays ayant la volonté et la capacité de réduire la Déforestation et la Dégradation qui pourraient bénéficier des compensations financières ».

A la suite de longues négociations, la CNUCC a adopté en 2013 les règles relatives à la REDD à travers ‘‘ Le Cadre de Varsovie pour la REDD+’’. Il s’agit d’une série de mesures visant à renforcer la préservation et l’utilisation durable des forêts au bénéfice direct des populations qui l’habitent ou qui vivent à proximité, avec des modes de paiement axés sur les résultats, si ces pays en développement peuvent démontrer que les efforts de protection des forêts ont été menés à bien. Ainsi, le concept REDD+ renvoie à deux idées : i) la réduction de la déforestation et de la dégradation en vue de conserver les usages multiples et bénéfiques de la forêt, en particulier pour les populations locales et ii) la réduction des émissions des stocks de carbone des forêts. Ici l’intérêt est tourné vers le stock de carbone, l’idée étant de valoriser financièrement le carbone stocké dans les forêts.