Les jeunes s’engagent en faveur de la gouvernance forestière et de l’action climatique lors de l’atelier AY4F au Cameroun

 

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Communiqué de Presse

Les participants à l’atelier national des jeunes de AY4F lors d’une visite de terrain à la forêt de démonstration et de formation de Mbalmayo, gérée par l’École Nationale des Eaux et Forêts (ENEF) du Cameroun.Crédit : Felix Odhiambo / AFF

25 juin 2025 – De jeunes leaders environnementaux venus de tout les dix régions du Cameroun ont lancé une déclaration commune et audacieuse appelant à une plus grande implication des jeunes dans la gouvernance forestière, dans le cadre de leur engagement pour l’action climatique et la transition vers une économie verte.

Cette déclaration a été rendue publique à la clôture de l’atelier national de l’initiative African Youth for Forests (AY4F), tenu du 11 au 13 juin 2025 à l’École Nationale des Eaux et Forêts (ENEF) de Mbalmayo. Placé sous le thème « De la science à l’action des jeunes pour une foresterie durable », l’atelier a été organisé par le Forum Forestier Africain (AFF) en collaboration avec le Kenya Forestry Research Institute (KEFRI) et la Swedish University of Agricultural Sciences (SLU), avec le soutien de Formas, le Conseil suédois de la recherche pour le développement durable.

Les participants ont identifié les principales menaces pesant sur les forêts camerounaises : exploitation illégale du bois, dégradation liée à l’agriculture, faible application des lois, expansion urbaine, et faible participation des jeunes à la prise de décision environnementale. Ils ont également souligné l’accès limité au financement, aux outils numériques et à la formation technique comme freins majeurs aux actions efficaces menées par les jeunes en matière de foresterie durable.

Malgré ces défis, les jeunes ont manifesté une forte volonté de mener le changement par l’innovation, l’entrepreneuriat et l’action communautaire. Les pistes proposées comprennent notamment :

  • L’agroforesterie de précision et la restauration des terres dégradés;
  • La mise en place de pépinières et les efforts de reboisement;
  • L’écotourisme et les entreprises fondées sur la nature;
  • L’usage d’outils numériques pour la conservation, la sensibilisation et la commercialisation des PFNLs;
  • La gestion durable des forêts pour le climat et la biodiversité;
  • Les marchés carbone communautaires et les mécanismes de financement vert innovants (ex. blockchain)
  • Les entreprises responsables de produits forestiers non ligneux (PFNL). 

« Rien pour nous sans nous. Les jeunes n’attendent pas d’être invités à la table – nous construisons la nôtre, » affirme la déclaration des jeunes. « Nous n’avons pas à choisir entre gagner notre vie et sauver la planète. Nous pouvons – et devons – faire les deux. »

Appelant à un changement de mentalité et de comportement, les jeunes ont réaffirmé leur détermination à agir : « Donnez-nous les outils et votre confiance – nous construirons un avenir plus vert. »

L’initiative AY4F vise à autonomiser les Africains âgés de 18 à 35 ans pour qu’ils soient à l’avant-garde de la transformation environnementale en reliant savoir scientifique et connaissances écologiques endogènes. À Mbalmayo, les participants ont été formés à la gestion durable des forêts, à la création d’entreprises vertes, aux outils numériques et au plaidoyer, avec un accent mis sur l’action concrète.

Cependant, ils ont insisté sur le fait que les jeunes restent largement sous-représentés dans les structures de gouvernance forestière, malgré leur maîtrise du numérique, leur grande motivation et leur forte connexion avec les communautés locales.

Pour remédier à cela, les participants ont exhorté le gouvernement camerounais à; :

  • Créer un environnement favorable aux actions climatiques menées par les jeunes;
  • Simplifier les procédures administratives afin de faciliter leur engagement;
  • Améliorer l’accès aux stages (et autorisations) grâce à des incitations pour les structures concernées;
  • Intégrer systématiquement l’éducation environnementale dans l’enseignement de base et à tous les niveaux
  • Créer davantage des entités forestières a basses communautaires gérées par les jeunes;
  • Adopter des lois incitatives soutenant les initiatives climatiques des jeunes. 

Ils ont également appelé le secteur privé, les ONGs et les partenaires internationaux à fournir le mentorat, le financement et les plateformes numériques pour amplifier les entreprises forestières, les récits et le plaidoyer portés par les jeunes.

« Cet atelier marque un tournant, » a déclaré Mitin Sandrine Yaah, ingénieure en environnement et conseillère jeunesse du CEO au Global Centre on Adaptation.
« Nous avons acquis plus que du savoir – nous avons trouvé un sens à notre action, » a ajouté Anya Dabite Abeh, jeune biologiste spécialisée en conservation.

Dr Chemuku Wekesa (KEFRI / Université Taita Taveta) a noté : « Pour réussir la restauration des forêts et atteindre les objectifs verts, l’ambition des jeunes chercheurs doit être à la hauteur des forêts qu’ils protègent. »

Le consultant de l’AFF, Dr Peter Mbile, a encouragé les jeunes à explorer les opportunités de pointe telles que les marchés carbone, les SIG, les drones et l’IA, les exhortant à « se concentrer moins sur ce qui n’a pas marché et davantage sur ce qui est possible. »

Représentant le Secrétaire exécutif de l’AFF, le Professeur Labode Popoola, le Dr Moussa Massaoudou a souligné l’importance de la culture numérique chez les jeunes Africains :
« Former les jeunes aux technologies émergentes – SIG, drones, IA – permet de gagner du temps et de mobiliser des ressources. » Dr Massaoudou, chercheur invité et responsable de programme à l’AFF, a conclu :
« Avec plus de 60 % de la population africaine âgée de moins de 30 ans, l’inclusion effective des jeunes dans la gouvernance forestière est vitale pour la durabilité à long terme. Les jeunes n’ont pas le choix. Ils doivent s’engager, innover et rester informés. »

Alors que le monde se prépare pour la COP30, l’atelier de Mbalmayo, Cameroun témoigne du pouvoir transformateur de la jeunesse dans la construction de l’avenir climatique et forestier de l’Afrique – armée de science, de solidarité et d’un sens inébranlable du devoir.

Pour plus d’informations, veuillez contacter :

Le Secrétaire Exécutif-CEO
Forum Forestier Africain (AFF)
United Nations Avenue, Gigiri,
P.O. Box 30677 - 00100, Nairobi, Kenya.

Tel : +254 20 722 4203
Courriel : exec.sec@afforum.org ;