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CARTOGRAPHIE DE L’ENVIRONNEMENT DES MEDIAS SCIENTIFIQUES ET EVALUATION DES BESOINS EN CAPACITES DES JOURNALISTES SCIENTIFIQUES EN MATIERE DE REPORTAGE SUR LA FORESTERIE ET LES QUESTIONS CONNEXES

(AFRIQUE ANGLOPHONE ET FRANCOPHONE)

  1. CONTEXTE

Le Forum Forestier Africain (AFF) est une organisation non gouvernementale panafricaine dont le siège se trouve à Nairobi, au Kenya. C’est une association d’individus qui partagent la quête et l’engagement pour la gestion durable, l’utilisation et la conservation des ressources forestières et arboricoles de l’Afrique pour le bien-être socio-économique de ses populations et pour la stabilité et l’amélioration de son environnement.

L’AFF a obtenu un financement de l’Agence suédoise de coopération internationale au développement (ASDI) pour mettre en œuvre le projet intitulé “Transformer le Forum Forestier Africain pour renforcer sa capacité à améliorer les moyens de subsistance et la stabilité environnementale grâce à une meilleure gestion des ressources forestières et arboricoles africaines.” L’objectif global du projet est “d’assurer la durabilité de l’AFF pour la génération et le partage continus de connaissances qui améliorent la gestion des forêts et des arbres hors forêt, dans le contexte du changement climatique, pour améliorer le bien-être humain et la protection de l’environnement en Afrique. L’un de ses objectifs spécifiques est de renforcer la capacité des journalistes scientifiques à mieux comprendre et à faire efficacement les reportages sur la foresterie et les questions connexes.

Forêts africaines, moyens de subsistance et environnement

L’Afrique est très riche en ressources forestières et autres formes de couvert végétal. Le rapport 2020 sur l’évaluation des ressources forestières mondiales préparé par l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) indique que l’Afrique compte 637 millions d’hectares de forêts: environ 16 % de la superficie forestière mondiale et 23 % de la superficie du continent. En outre, l’Afrique compte 446 millions d’hectares classés comme « autres terres boisées », ce qui représente 31 % des terres boisées mondiales.

Les forêts constituent de bons sanctuaires pour la faune et la flore, offrent des possibilités d’apiculture, fournissent de nombreux services et biens écosystémiques importants et abritent de nombreuses ressources génétiques. Elles constituent les bassins versants de nombreux cours d’eau essentiels au développement économique du continent. Elles génèrent une biomasse considérable qui répond aux besoins énergétiques d’une grande majorité d’Africains, principalement sous forme de bois de chauffage (AFF, 2019)[1].

En outre, les ressources forestières naturelles font l’objet d’une attention croissante au niveau mondial en raison de leur contribution à la préservation de la diversité biologique, de leur potentiel d’exportation de bois industriel, de leur capacité à atténuer le changement climatique mondial, de leurs rôles de « filets de sécurité » en matière de moyens de subsistance et du fait qu’elles soutiennent tous les piliers du développement rural. Les forêts africaines et les arbres hors forêt permettent également à la majeure partie de la population de s’adapter aux effets néfastes du changement climatique (AFF, 2019b)[2].

À l’inverse, la déforestation et la dégradation s’accélèrent à un rythme alarmant dans de nombreuses régions d’Afrique, principalement en raison de la conversion des terres forestières en terres agricoles et autres usages. Une partie de la déforestation peut également être attribuée à l’exploitation non durable du bois pour le chauffage, le bois d’œuvre et d’autres produits, conduisant à une situation où la gestion et l’utilisation des forêts sont de plus en plus perçues comme ayant des impacts négatifs sur les populations dépendantes des forêts, le climat, la biodiversité et l’eau (Kowero, 2023, communication personnelle).

Selon le rapport intitulé “Situation des forêts du monde 2024 : innovations du secteur forestier pour un avenir plus durable[3],” le rythme accéléré des changements et l’urgence de relever ces défis exigent des solutions inventives, diversifiées, flexibles et adaptables, qui peuvent être rapidement mises en oeuvre à une plus grande échelle. Il est donc impératif d’exploiter la créativité humaine et d’adopter l’innovation, y compris dans le secteur forestier.

Le rôle des médias dans la promotion de la gestion durable des forêts en Afrique

Les médias peuvent être un catalyseur efficace du changement en ce qui concerne la gestion durable des arbres et des forêts dans différents paysages. Grâce au rôle prépondérant qu’ils jouent en tant qu’observateurs, leurs rôles de suivi et leurs contributions à la définition des agendas, les médias peuvent amener le public à repenser ses choix, à adopter des solutions innovantes et à maintenir les questions forestières parmi les priorités des programmes de développement des nations africaines. En outre, ils veillent à ce que des informations prouvées sur la science forestière soient dûment et stratégiquement intégrées dans le domaine public.

Le monde entier est de plus en plus conscient de la nécessité cruciale d’améliorer les reportages scientifiques des média, à la fois en tant que pratique et en tant que profession, comme outils pour le développement durable de la société. Cependant, l’industrie du journalisme a subi des pertes significatives (Friedman, 2015[4]; Pew Research Center, 2016[5]), conduisant à des salles / services de rédaction dont le personnel apporte une expertise très réduite (Pew Research Center, 2013[6]). Le défi de fournir une couverture médiatique qui soit à la fois précise, contextualisée et convaincante est particulièrement important en ce qui concerne les reportages sur l’environnement. Les journalistes doivent naviguer dans la recherche scientifique, faire le tri entre les points de consensus et de débat, et peser les perspectives scientifiques par rapport à celles des communautés affectées et les agendas politiques (Friedman, 2015).

Conformément à la Stratégie de Gestion des Connaissances de l’AFF (2021-2025)[7] et dans le contexte de la phase de transformation de l’institution, l’AFF reconnaît la nécessité de soutenir les journalistes dans la tâche difficile d’interpréter les questions complexes qui sont au cœur de son travail. Grâce à une combinaison de messages fondés sur des faits et des valeurs, l’approche proactive de l’AFF en matière d’information et de médias a été conçue pour informer, expliquer, engager et mobiliser des ressources en vue d’une couverture médiatique efficace.

A ce jour, une série de onze (11) tables rondes des médias ont été organisées par l’AFF et ses partenaires. Ces événements ont eu lieu à Lomé, Togo (2016), Entebbe, Ouganda (2017), virtuellement (2021), Mombasa, Kenya et Ouagadougou, Burkina Faso (2022) ainsi qu’à Nairobi, Kenya (2023). Ces tables rondes ont permis aux scientifiques de démystifier le jargon scientifique et de former les journalistes pour qu’ils deviennent des traducteurs plus perspicaces de l’information scientifique. Cela a permis de mieux rehausser l’image de la foresterie, de mettre en évidence les menaces qui pèsent sur les ressources forestières et l’environnement, et de promouvoir une meilleure gestion des forêts et des ressources arboricoles africaines.

Par conséquent, la demande pour ce type d’interaction entre les journalistes et les scientifiques est de plus en plus importante. C’est pour cette raison que pour son plan de travail annuel 2024, le Forum Forestier Africain (AFF) recrute deux (2) experts régionaux des médias pour faire un état des lieux du paysage des medias scientifiques en Afrique anglophone et en Afrique francophone respectivement, identifier les besoins en capacité d’intervention et développer des lignes directrices pour des reportages efficaces.

  1. OBJECTIF DU TRAVAIL

Faire une cartographie des différents médias (institutions et organes de presse) en Afrique anglophone et francophone et évaluer leurs besoins en matière de capacité à faire des reportages sur la foresterie et les questions connexes, puis élaborer un guide pour les reportages scientifiques sur la biodiversité, le changement climatique, la gestion des paysages et des forêts, ainsi que les énergies renouvelables, à l’intention des professionnels des médias.

  1. TÂCHES SPÉCIFIQUES

Les tâches spécifiques de la mission de cartographie des médias pourraient porter sur les thèmes et questions suivants, qui sont indicatifs et non exhaustifs.

L’état du paysage médiatique scientifique en Afrique

  • Faire une revue de littérature et des entretiens avec des acteurs clés de l’industrie des médias afin de décrire le paysage des médias scientifiques dans les régions respectives.
    • Quels sont les principaux canaux de diffusion de l’information scientifique ? Comment le paysage des médias scientifiques a-t-il évolué au cours de la dernière décennie ? Quels sont les derniers développements, tendances et réglementations qui ont affecté les médias scientifiques et la pratique du journalisme en Afrique?
    • Qui sont les principaux acteurs des médias scientifiques ? Qui sont les acteurs nouveaux/émergents du secteur par rapport aux médias de longue date et qu’apportent-ils de nouveau?
    • En Afrique, il existe des réseaux de médias environnementaux qui relient des organisations médiatiques plus petites ou des journalistes individuels (par exemple l’Alliance panafricaine des médias pour le changement climatique, PAMACC). Identifier les principaux réseaux médiatiques et leurs points focaux.
    • Fournir les profils des principaux acteurs/donateurs du développement des médias (par exemple, l’Agence japonaise de coopération internationale – JICA, la Commission européenne, Bloomberg Philanthropies) et un aperçu de leur orientation stratégique.

Défis pour les journalistes qui traitent des questions des forêts dans le contexte d’un climat changeant

  • Sur la base d’une revue en ligne à partir de bases de données existantes, d’entretiens avec des informateurs et/ou de recherches par sondage:
    • Décrire les défis et les perspectives de l’industrie des médias scientifiques dans la région.
    • Identifier les besoins en capacités des journalistes scientifiques en matière de reportage sur la foresterie et les questions connexes.
    • Expliquer les mécanismes nécessaires pour améliorer l’accès à des informations exactes et objectives et faciliter une opinion public éclairée sur les questions cruciales liées à la foresterie.

combler les lacunes en termes de connaissances des journalistes scientifiques sur les questions liées à la forêt

  • Sur la base des résultats de l’évaluation des besoins en capacités susmentionnée, élaborer un guide pour le reportage scientifique sur les questions liées aux forêts, notamment la biodiversité, le changement climatique, la gestion des paysages et des forêts, ainsi que les énergies renouvelables, y compris les bonnes pratiques.
  1. DUREE

Les tâches décrites dans ces termes de référence correspondent à une charge de travail d’un mois et demi.

  1. LIVRABLES ATTENDUS

Les experts sélectionnés devront fournir les livrables suivants:

  • 2 rapports de cartographie des médias (Afrique anglophone et francophone respectivement)
  • Un document d’orientation (guide) sur le reportage scientifique sur la foresterie africaine à l’intention des professionnels des médias.
  1. QUALIFICATIONS ET COMPÉTENCES MINIMALES

Cette consultation s’adresse aux experts des médias qui possèdent la formation et les compétences suivantes.

  • Avoir au moins dix ans d’expérience confirmée dans le secteur des médias, de préférence à un niveau éditorial élevé dans la salle (le service) de rédaction.
  • Être titulaire d’un Master en journalisme ou en communication.
  • Aptitude à rédiger de manière claire et concise, démontrée par des articles de presse, des magazines et des publications.
  • Expérience prouvée de reportage sur des questions scientifiques en général et sur des questions liées à la foresterie en particulier.
  • L’appartenance à une association locale de relations publiques/médias serait un atout supplémentaire.
  • Avoir des compétences avérées en matière de recherche et d’analyse.
  1. COMMENT POSTULER

Chaque candidature doit contenir les éléments suivants:

  • Lettre de motivation indiquant comment vous répondez aux exigences en matière de qualifications et d’expérience.
  • Un curriculum vitae.
  • Une proposition technique de 2 pages maximum détaillant la manière dont vous comptez entreprendre les tâches, décrivant les domaines de résultats clés et énumérant votre participation antérieure à des missions similaires..

Tous ces documents doivent être envoyés par pièce jointe au courrier électronique, en indiquant dans l’objet du message:

Consultation no 03- 3.3.1.1: Expert pour cartographier l’environnement des médias scientifiques et évaluer leurs besoins en matière de capacité à faire du reportage en foresterie et sur des questions connexes (Afrique anglophone/francophone). Le courier doit être envoyé à: d.gitonga@cifor-icraf.org, avec copie à d.mutta@cifor-icraf.org et d.dayamba@cifor-icraf.org.

La date limite de dépôt des candidatures est fixée au 03 septembre 2024. Les activités commenceront au plus tard le 17 septembre 2024.

[1] https://afforum.org/wp-content/uploads/2019/06/THE-STATE-OF-FORESTRY-IN-AFRICAweb.pdf

[2] As above

[3] https://openknowledge.fao.org/server/api/core/bitstreams/c11c251d-b204-4abc-ab48-ecfa33fe7eff/content

[4] Friedman, S. (2015). “The changing face of environmental journalism in the United States,” in The Routledge Handbook of Environment and Communication, eds. A. Hansen, and R. Cox (New York, NY: Routledge), 143–155.

[5]Pew Research Center. (2016b). Civic Engagement Strongly Tied to Local News Habits. Available at: http://www.journalism.org/2016/11/03/civic-engagement- strongly-tied-to-local-news-habits/

[6] Pew Research Center. (2013). The State of the News Media 2013. Available at: http://assets.pewresearch.org.s3.amazonaws.com/files/journalism/State-of- the-News-Media-Report-2013-FINAL.pdf

[7] https://afforum.org/wp-content/uploads/2021/11/2021-AFF-KM-STRATEGY.pdf

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