Photo: © African Forest Forum (AFF)
Dialogue politique pour renforcer les politiques et stratégies forestières nationales afin d’améliorer la gouvernance forestière et les moyens de subsistance des communautés dépendantes de la forêt, et de mieux contribuer à l'action climatique en Afrique
Introduction et contexte
Le Forum forestier africain (AFF) est une organisation non gouvernementale panafricaine dont le siège est à Nairobi, au Kenya. C'est une association d'individus qui partagent la quête et l'engagement pour la gestion durable, l'utilisation et la conservation des ressources forestières et arboricoles de l'Afrique pour le bien-être socio-économique de ses populations et pour la stabilité et l'amélioration de son environnement. L'objectif du Forum est de fournir une plateforme et de créer un environnement propice à l'analyse indépendante et objective, au plaidoyer et au conseil sur les questions politiques et techniques pertinentes relatives à la gestion durable, l'utilisation et la conservation des ressources forestières et arboricoles de l'Afrique dans le cadre des efforts de réduction de la pauvreté, de promotion de l'égalité des sexes et de développement économique et social. A travers tous ses programmes et activités, le Forum cherche à promouvoir l'autonomisation de tous les groupes marginalisés, en particulier les femmes, qui restent vulnérables aux impacts du changement climatique et dont la représentation, les priorités et les besoins sont rarement pris en compte de manière adéquate dans le secteur forestier. À cet égard, l’AFF met en œuvre un projet intitulé " Forêts africaines, populations et changement climatique " qui en est à sa troisième phase et qui est guidé par les quatre objectifs spécifiques suivants : i) renforcer la capacité des parties prenantes de la foresterie africaine à adopter les meilleures pratiques qui intègrent à la fois les options d'adaptation et d'atténuation en réponse aux impacts du changement et de la variabilité climatiques sur les systèmes biophysiques et sociaux dans différents paysages ; ii) améliorer la gouvernance forestière nationale en renforçant la capacité des parties prenantes africaines à répondre à l'Accord de Paris et aux politiques et initiatives mondiales liées au changement climatique en matière de foresterie; (iii) promouvoir les opportunités d'entreprenariat et les moyens technologiquement efficaces pour ajouter de la valeur à la foresterie africaine, y compris ceux liés au changement climatique qui améliorent les moyens de subsistance, les revenus nationaux et l'emploi ; et (iv) renforcer la capacité institutionnelle de AFF pour la création et le partage des connaissances et des informations pertinentes sur les forêts et les arbres afin d’améliorer la prise de décision. A travers ces objectifs, le projet cherche à générer et à partager des connaissances et des informations par le biais de partenariats de manière à fournir des éléments pour les options politiques et les efforts de renforcement des capacités pour une gestion forestière améliorée qui permettra de mieux faire face aux impacts du changement climatique et contribuera à la réduction de la pauvreté et à la protection de l'environnement en Afrique. Pour atteindre ces objectifs, le projet a facilité la réalisation d'études qui ont analysé les plans, politiques et stratégies nationales sur la résilience au changement climatique basée sur les forêts et les arbres, la mise en œuvre de REDD+, la production et le commerce de gommes et de résines, et la mise en œuvre de l'Accord de Paris et des décisions issues des discours internationaux sur la foresterie et le changement climatique. Ces études ont généré des connaissances et des recommandations pour guider l'amélioration des processus de gouvernance forestière afin de renforcer la gestion forestière qui répond mieux aux impacts négatifs du changement climatique tout en renforçant la résilience des communautés dépendantes des forêts, y compris les femmes et les jeunes dans les zones vulnérables au climat, qui dépendent des ressources et des produits de base des zones arides pour leurs moyens de subsistance, leurs revenus et leur bien-être. La nécessité d'améliorer la gouvernance forestière afin de mieux exploiter la contribution de la foresterie aux solutions climatiques est également soulignée dans l'art. 5 (2) de l'Accord de Paris qui stipule que "les Parties sont encouragées à prendre des mesures pour mettre en œuvre et soutenir......... les approches politiques alternatives, telles que des approches conjointes d'atténuation et d'adaptation pour la gestion intégrale et durable des forêts". Quelques-unes des principales conclusions et recommandations politiques issues de ces études sont les suivantes : A) Pour la résilience au changement climatique basée sur les forêts et les arbres et la réponse de la gouvernance à l'Accord de Paris :- Les pays africains ont délibérément mis en place des politiques et des institutions pour mieux prendre en compte les options d'atténuation et d'adaptation basées sur les forêts et les arbres dans leurs réponses nationales au changement climatique. Cependant, il est nécessaire de renforcer les potentiels existants en rendant ces réponses plus explicites dans les stratégies, les programmes et les projets ;
- Parallèlement aux initiatives régionales et locales visant à remédier aux faiblesses systémiques de la gouvernance forestière, des efforts supplémentaires devraient être déployés pour créer des synergies entre les instruments internationaux relatifs aux forêts et ceux existants au niveau national. Cela permettrait d’orienter la manière dont les pays pourraient planifier des politiques et des mesures spécifiques pour mettre en œuvre et atteindre les objectifs de leurs Contributions Déterminées au niveau National (CDN) par le biais d'efforts d'atténuation du changement climatique et d'adaptation dans le secteur forestier;
- Les pays africains sont encouragés à envisager la révision les plans, politiques et stratégies existantes et à créer des instruments pertinents susceptibles de favoriser les interventions dans le secteur des forêts et des arbres intégrant à la fois l'atténuation et l'adaptation en réponse au changement climatique afin de renforcer leurs actions climatiques;
- Bien que les interrelations entre l'adaptation et l'atténuation soient bien reconnues dans les CDN de nombreux pays africains, il est nécessaire d'améliorer les connaissances et le partage d'informations aux niveaux national et régional, car il s'agit d'un élément essentiel pour améliorer la compréhension des instruments complexes et polycentriques liés aux forêts et au changement climatique parmi les parties prenantes ;
- les politiques forestières et les cadres institutionnels doivent reconnaître le rôle du secteur privé et l'engagement des partenariats public-privé dans le secteur forestier ; intégrer les accords multilatéraux sur l'environnement dans les plans et programmes nationaux ; renforcer l’importance des CDN dans les plans de travail et les budgets annuels ; améliorer les la prise en compte des décisions prises au niveau mondial sur les forêts et le climat, entre autres ; cela contribuera à renforcer les capacités par l'éducation civique sur les droits et les responsabilités des différents acteurs pour amélioration de la gouvernance forestière.
- Les décideurs de la foresterie africaine sensibilisés sur la contribution potentielle des gommes et des résines aux économies nationales, aux moyens de subsistance des communautés et à la résilience au changement climatique, ainsi qu'aux contraintes liées à l'exploration complète de ce potentiel ;
- Les décideurs de la foresterie africaine sont mieux informés sur les CDN, les ODD, REDD+, l'AIF et d'autres AME et initiatives régionales pertinentes pour la foresterie ;
- Les questions clés capturées à partir du dialogue politique basé sur (i) et (ii) et d'autres discussions ;
- Instruments forestiers nationaux pertinents évalués quant à leur capacité à prendre en compte les questions identifiées au point (iii).
- Mesures supplémentaires identifiées pour traiter certaines questions clés du dialogue politique qui n'ont pas pu être prises en compte par les instruments forestiers nationaux existant